Premier Sage adopté en Lorraine dans le bassin ferrifère

Après plus de 10 ans de concertation, le Schéma d'aménagement et de gestion des eaux (Sage) du bassin ferrifère, premier Sage lorrain a enfin été approuvé.

Le passé minier de la Lorraine a laissé des traces sur la ressource en eau et le Sage du bassin ferrifère, le premier Sage adopté dans la région, compte bien s’attaquer à la problématique. Ce territoire de plus de 2400 km² concentre plusieurs mines de fer en activité jusque dans les années 90. Elles ont généré plus de 40 000 km de galeries dans le sous-sol. L’eau était alors pompée puis rejetée en surface ou utilisée pour l’alimentation en eau potable. « Après l’arrêt de l’exploitation, les galeries ont été progressivement ennoyées. Cela représente aujourd’hui 500 millions de mètres cubes d’eau riche en minéraux notamment en sulfates pour lesquels il s’agit de retrouver un niveau de qualité conforme à la DCE », détaille Rachel Thomas, vice-présidente de la région Lorraine et présidente de la Commission locale de l’eau (CLE) du Sage du bassin ferrifère. L’ennoyage mais aussi l’effondrement de certaines galeries ont modifié les équilibres hydrologiques des eaux souterraines s avec des impacts forts en particulier sur l’alimentation en eau potable. Certains points de prélèvement ont été rendus inutilisables du fait de l’élévation du taux de sulfates.

Alimentation en eau potable, cours d’eau et zones humides au coeur des enjeux

Le Sage visera donc à mieux préserver les ressources souterraines, à mettre en place une gestion durable des réservoirs miniers et enfin sécuriser l’alimentation en eau potable. D’après une étude du BRGM, les teneurs en sulfates pourraient revenir naturellement en dessous de la limite de potabilité au plus tard d’ici 15 ans.  En surface, les débits d’étiage ont aussi fortement diminué si bien qu’il s’agira aussi de mieux gérer les équilibres mais aussi de restaurer les cours d’eau dégradés. Un volet sera aussi consacré aux zones humides. Un inventaire a été réalisé afin de s’assurer de leur préservation et de leur restauration. « Il s’agit maintenant d’informer et de mobiliser l’ensemble des collectivités du territoire sur les enjeux du Sage ainsi que la population avant d’entrer dans la mise en œuvre concrète des actions », ajoute Rachel Thomas. Le Sage couvre en effet 258 communes et concerne près de 400 000 habitants.

Laisser un commentaire