Le free-floating séduit les villes moyennes

Une rencontre organisée le 14 février par la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) avec une entreprise de la mobilité positionnée sur ce créneau des vélos partagés a permis d’éclairer la volonté qu’ont les collectivités de mieux réguler pour innover dans ce domaine.

Après Metz et Tours, d’autres villes ou métropoles s’apprêtent à accueillir une offre de vélos en libre-service accessibles n’importe où, sans borne d’attache et surtout sans occasionner de frais d’implantation de stations sur la voirie. Mais non sans précaution sachant qu’elle bouscule le modèle traditionnel des services historiques avec borne. Le 14 février, l’enjeu a été abordé lors d’une rencontre organisée par la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) avec l’entreprise Indigo (ex-Vinci Park), qui se positionne entre autres comme “le seul acteur français à proposer une offre de vélos en libre-service sans station” – la nouveauté se situant dans ce “sans station”.
En libre-service certes, mais avec ou sans borne ? Désormais la question se pose en ces termes aux services et élus en charge des mobilités dans les villes et municipalités. Importés dans l’Hexagone en 2017, les vélos en free-floating géolocalisables avec un smartphone et disponibles en quelques clics, suscitent la polémique à Paris où quatre opérateurs battent le pavé et se font concurrence sous l’oeil des élus qui tentent de leur imposer depuis peu un code de bonne conduite.


Réguler pour mieux rouler


En dehors de la capitale, ces systèmes commencent à fleurir et séduire d’autres collectivités par leur simplicité, leur rapidité de déploiement et le peu de contraintes qu’ils posent en comparaison des systèmes avec station, nécessitant des frais et travaux dont la coordination avec d’autres opérateurs de réseau (éclairage, signalisation) peut s’avérer complexe. “Nos vélos géolocalisables et disponibles dans la rue ne nécessitent pas de station physique et ne coûtent rien à la collectivité”, vante Serge Clémente, le P-DG d’Indigo. L’offre prend : après Metz puis Tours et Bordeaux ces dernières semaines, Lille, Lyon puis Toulouse vont accueillir des vélos en “free floating” Indigo Weel. “Ils répondent à un besoin spécifique de ces villes qui souhaitent déployer rapidement de nouvelles solutions de mobilité, mais non sans prudence et dans un étroit dialogue avec nous pour que ce service fonctionne bien et sans anarchie”, poursuit-il. En effet, échaudés par l’exemple chinois (anarchie sur les trottoirs, cimetières de vélos), les élus craignent souvent que ces vélos soient déposés n’importe où et encombrent la chaussée. “Un fléau qu’il faut bien sûr combattre : nos utilisateurs ne peuvent remettre leur vélo que dans des zones dédiées et identifiées sur leur application mobile. S’ils le déposent ailleurs, ils subissent un malus. C’est ainsi : pour que ces nouvelles mobilités fonctionnent, il faut contraindre les usagers au civisme”, conclut-il.


Morgan Boëdec


© Pixabay

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