Jean-Yves Caullet, président de l’ONF : “Nous allons travailler de façon plus étroite avec les nouvelles régions”

L'Office national des forêts (ONF) fait évoluer ses directions territoriales pour s'adapter au nouveau découpage régional. Le président de son conseil d'administration, le député-maire socialiste de l'Yonne Jean-Yves Caullet, l'a récemment confirmé, tout en balayant d'autres enjeux relevés par l'établissement.

 

“Pour garantir la visibilité de cet établissement public vis-à-vis de l’État et des régions, et agir plus en cohérence avec leur nouveau périmètre, nous sommes en train de revoir le nombre de nos directions territoriales. Mais sans bousculer, ni modifier en profondeur notre organisation qui reste très déconcentrée sur le terrain”, a indiqué le 29 novembre Jean-Yves Caullet. Député-maire socialiste de l’Yonne, il est depuis peu à la tête du conseil d’administration de l’Office national des forêts (ONF), qui gère près de 11 millions d’hectares – dont six millions en outre-mer – de forêts publiques pour l’État et les collectivités territoriales.

 

Travailler avec les régions

Le nombre de ces directions territoriales (DT) va être réduit de 9 à 6. Les DT Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est vont être créées. Une DT Centre-Ouest-Aquitaine recouvrira plusieurs régions (Bretagne, Pays de la Loire, Centre, Nouvelle-Aquitaine). Ses priorités d’intervention seront centrées sur la sylviculture des feuillus, des résineux de plaine, mais aussi la gestion des espaces côtiers et des dunes littorales. Quant aux DT Auvergne-Rhône-Alpes et Midi-Méditerranée (Paca et Occitanie), elles auront aussi leurs enjeux, plus axés sur la gestion des risques, la défense des forêts contre les incendies, la restauration des terrains en montagne par massif, etc. Autre nouveauté : la création, lors du dernier conseil d’administration d’octobre, d’un comité consultatif des forêts d’outre-mer.
“Nous allons également travailler de façon plus étroite avec les nouvelles régions, contractualiser avec elles et l’Agence française pour la biodiversité. Nous sommes le premier gestionnaire d’espaces naturels en France et avons une expertise à faire valoir en la matière. Nombre de contrats Natura 2000 sont en forêt. Nos experts naturalistes, structurés en réseaux, font également un travail remarquable”, a ajouté Jean-Yves Caullet.

 

Recruter et innover

Par ailleurs, l’ONF esquisse en interne une stratégie de recrutement et de formation. Pour faire face notamment aux départs en retraite, il recrutera 2.000 personnes dans les cinq ans à venir. “Des jeunes, mais pas forcément pour exercer le métier de la même façon que leurs aïeux”, explique le député. Observation de parcelles forestières par drone, télédétection et relevés topographiques par Lidar, suivi des écosystèmes forestiers grâce à des technologies web ou numérique… “Les nouveaux venus ont une soif de progrès techniques”. Des progrès qui, au quotidien, pourraient venir modifier en douceur leurs missions sans renier une certitude : rien ne vaut la connaissance du terrain et la transmission en interne des savoir-faire”, précise-il.

La diversification de leurs compétences n’est pas nouvelle et trouve son origine dans un constat : les agents forestiers ne vivent plus des ventes de bois issu des forêts qu’ils exploitent. En vingt ans, les recettes liées à la production de bois issu des forêts publiques ont fondu comme neige au soleil. La mission confiée il y a un an par plusieurs ministres à des experts du secteur en prenait d’ailleurs acte, et concluait à la nécessité d’explorer des mécanismes innovants susceptibles d’amener de nouvelles liquidités à la filière ou de dynamiser les achats de bois. Un domaine où beaucoup reste à faire.

Mais déjà pointent d’autres enjeux, notamment pour concilier enjeux de gestion multifonctionnelle de la forêt et attentes de la société. “Partisans du taillis simple contre ceux du taillis sous futaie, etc : dans le secteur sylvicole, les débats sont riches et les dissensions nombreuses. Une question offre la chance de catalyser les enjeux : celle du climat, de l’impact du changement climatique sur l’écosystème forestier et de son potentiel d’adaptation, que nous explorons en multipliant les expérimentations. Il faut prendre appui sur le climat pour ouvrir le cercle des personnes intéressées par le devenir des forêts. Et ainsi muscler le partage de connaissances”, conclut Jean-Yves Caullet.

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