Dessertes TGV : les villes moyennes maintiennent leur niveau de vigilance

Le 9 novembre, une délégation d'élus de villes moyennes membres de l'association Villes de France ont fait part à la ministre des Transports de leurs inquiétudes sur les termes et la tournure prise par les travaux de la mission Spinetta, qui portent sur l'avenir du transport ferroviaire et des dessertes du TGV. Elisabeth Borne s'est voulu rassurante et leur a garanti qu'ils seront entendus.

 

Cinq maires ont rencontré le 9 novembre la ministre des Transports, Elisabeth Borne, pour partager leurs inquiétudes au sujet de la réduction – encore hypothétique à cette date – des dessertes TGV dans les villes moyennes. “C’est un enjeu qui, toutes étiquettes politiques confondues, nous interpelle car ces points d’arrêts TGV dans nos villes moyennes sont un socle déterminant de leur attractivité économique et au quotidien pour leurs habitants”, confie-t-on au sein de l’association Villes de France, à l’initiative de cette délégation d’élus conduite par son vice-président Jean-François Debat.
Maire de Bourg-en-Bresse (Ain), Jean-François Debat souligne la récurrence de la situation, avec déjà depuis plusieurs années des réductions régulières du nombre d’arrêts dans ces villes moyennes. Et craint que la mission Spinetta, du nom de l’ex-PDG d’Air France, Jean-Cyril Spinetta, chargé par le Premier ministre de remettre un rapport sur la transformation réussie du transport ferroviaire, suggère en janvier prochain d’en supprimer à nouveau.


Apaiser les inquiétudes

C’est, en amont donc, la lettre de la mission qui lui a été confiée mi-octobre qui a mis le feu aux poudres. Puis le curseur pointé, par voie de presse, sur le problème de rentabilité des “dessertes fines” du TGV. D’Agen (Lot-et-Garonne) à Vitry-le-François (Marne), le TGV irrigue en effet le territoire en desservant plus de 150 gares en service régulier. “Avec un fort effet TGV sur l’économie locale. Depuis que nous avons obtenu, il y a un an, le maintien suite à l’ouverture de la LGV Sud Europe Atlantique de quatre allers-retours par jour entre Libourne et Paris, l’impact dans la ville est net”, illustre Philippe Buisson, maire de cette commune de Gironde et membre de cette délégation d’élus.
Autre élu inquiet, Frédéric Leturque, maire d’Arras (Pas-de-Calais), située sur la ligne Paris-Lille et desservie en une cinquantaine de minutes par le TGV : “Trente millions d’habitants vivent dans les villes moyennes, ce n’est pas rien. A Arras, l’offre actuelle de onze dessertes quotidiennes est vitale pour la ville”.


Maintenir la vigilance

Frédéric Leturque n’en ressort pas moins rassuré de sa rencontre avec la ministre. La délégation a en effet obtenu la garantie d’être entendu et consulté par la mission Spinetta, dans un court délai puisque celle-ci va mener ses travaux tambour battant et devoir se concerter avec l’ensemble des parties prenantes du secteur, en vue de rendre sa copie en janvier.
“Nous restons vigilants”, ajoute-t-il aux côtés du maire de Béthune (Pas-de-Calais), Olivier Gacquerre. Desservie par six aller-retour par jour, Béthune est en pleine quête d’une nouvelle attractivité, pour sortir de l’ombre de la métropole lilloise. “Elle a des atouts à valoriser et mise entre autres sur l’accueil, dans le cadre d’un projet Smart City, de nouveaux lieux de travail numérique. Dans un tel contexte la desserte TGV est une colonne vertébrale, un service de base essentiel”, conclut Olivier Gacquerre.


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