Romainville veut faire vivre l’agriculture urbaine

Apporter une réponse sociale aux enjeux de sensibilisation à l'alimentation en créant des opportunités de partages et de rencontres des habitants autour d'un projet commun : telle est l'ambition de la Tour maraîchère de la commune dont les premières pousses fleuriront à l'été 2018.

Si l’on dit Romainville, Seine-Saint-Denis, Métropole du Grand Paris et qu’ensuite on ajoute le mot “agriculture” on est à peu près sûr de voir face à soi des yeux ronds d’incertitude, d’entendre des voix susurrer des “mouais…” ou d’autres nous conseiller d’aller nous reposer. Pourtant c’est bien au cœur de la Seine-Saint-Denis, à trois kilomètre de Paris que la maire de Romainville, Corinne Valls, a décidé de porter le projet d’une “tour maraîchère”

“La Seine-Saint-Denis a longtemps été une terre agricole. Jusqu’à une période relativement récente, les communes de la petite couronne, et en particulier Romainville, ont vu perdurer des exploitations maraîchères de petite taille, assurant une partie de leur approvisionnement en primeurs. Mais au-delà de cette histoire avec laquelle la commune doit renouer, il s’agit principalement de privilégier une alimentation saine en renforçant les circuits courts. Cette tour maraîchère permettra l’accès à une alimentation de qualité pour tous les citadins”, explique l’élue.

 

Naissance d’un projet

S’il subsiste encore aujourd’hui une production “privée” de primeurs à Romainville, grâce aux jardins ouvriers en particulier, il faut bien le reconnaître : l’intense concurrence foncière exercée par les activités industrielles, puis par le résidentiel, a réduit le secteur agricole séquano-dyonisien à la portion congrue.

C’est en 2012, à partir des études réalisées par des experts, la municipalité commence à envisager sérieusement la possibilité d’un projet “d’exploitation multiforme prenant la mesure des problématiques foncières de coûts et de pollution.” Ainsi, pour limiter l’emprise au sol, les élus imaginent une exploitation en hauteur au sein d’une tour, ainsi qu’en toiture des futurs programmes immobiliers et des activités maraîchères en pleine terre. La fameuse “tour maraîchère” commence à se profiler. Aujourd’hui, la municipalité passe à l’étape de la mise en œuvre de son projet qui, après avoir fait sourire, suscite un intérêt grandissant.

 

Semer des graines pour faire pousser d’autres projets

C’est décidé, la tour maraîchère sera implantée sur une parcelle de l’Office public de l’Habitat (Romainville Habitat). Cet organisme a donc lancé en 2015, un concours restreint de maîtrise d’œuvre sur esquisse afin d’assurer la réalisation du bâtiment maraîcher. C’est le projet de l’équipe Ilimelgo, Secousses, Scoping, Etamine, Terr’au ciel, Land’act qui a été retenu.

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“La tour maraîchère accueillera une ferme pédagogique qui proposera des ateliers pour enfants et des formationspour adultes. Cette structure doit permettre aux habitants de découvrir et de s’approprier l’agriculture urbaine. Je ne suis pas inquiète à ce sujet puisque Romainville développe et accompagne déjà des projets liés à l’alimentation durable (Baluchon, le Paysan urbain, les confitures Re-Belle) ; ces projets rencontrent un vif succès auprès des Romainvillois”, précise Corinne Valls.

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(Ci-dessus : Corinne Valls, maire de Romainville, vice-présidente du, Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis © Ville Romainville)

Concrètement, la tour maraîchère sera une structure verticale sur plusieurs niveaux proposant 1.500 m² de surfaces directement exploitables. Le rez-de-chaussée accueillant les activités connexes et un espace pédagogique. “Pour réaliser ce projet, la commune va créer une fondation pour l’agriculture urbaine et ses développements afin de rechercher divers partenaires financiers, publics comme privés. Des projets d’agriculture urbaine se développent partout dans le monde, notamment en Amérique du Nord. Ça sera le rôle de cette fondation d’expliquer les avantages de l’agriculture urbaine ; il n’est pas difficile de convaincre de l’intérêt du projet mais les partenaires et institutions doivent soutenir l’investissement à l’innovation” , conclut l’édile.

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