Les collectivités au cœur de Pollutec 2016 – Une interview de Stéphanie Gay-Torrente, directrice de Pollutec 

Pollutec, le 27e salon international des équipements, des technologies et des services de l'environnement ouvre ses portes mardi 29 novembre à Lyon pour quatre jours. Grandes tendances et principaux rendez-vous avec Stéphanie Gay-Torrente, directrice du salon.


Quels sont les temps forts de l’édition 2016 de Pollutec ?

Le programme est cette année encore très riche. Je mettrais peut-être l’accent sur la programmation mer, littoral et milieu aquatique, à laquelle nous avons souhaité consacrer toute une session de conférences afin de mettre en avant la manière dont les professionnels de l’environnement peuvent aujourd’hui accompagner les collectivités ou tout autre acteur concerné par la restauration, la surveillance et la préservation des milieux aquatiques. Ces professionnels ont très souvent développé des coopérations de terrain avec des associations particulièrement impliquées sur ces sujets dont certaines sont présentes sur le salon.

La Ville sera aussi particulièrement développée au travers de différents sujets stratégiques d’un point de vue économique. Notons deux conférences majeures pour aborder différemment la Ville sur un salon comme Pollutec « Achats responsables : décrypter les nouvelles opportunités ouvertes par la commande publique » mercredi 30 novembre à 14h et « Comment les villes innovent-elles pour mettre en place des schémas d’économie circulaire » : rencontre internationale des villes organisée en partenariat avec la métropole de Lyon et l’organisation internationale ICLEI (Local Governments for Sustainability) afin de présenter des initiatives innovantes menées dans plusieurs pays pour mettre en place des modèles locaux d’économie circulaire.

L’industrie durable et du futur sera enfin envisagée sous l’angle de sa transition vers un modèle d’usines plus performantes, plus respectueuses de l’environnement et plus connectées. Cette modernisation de l’appareil productif présente différents aspects : automatisation, monitoring, efficacité énergétique, nanotechnologies, composites et nouveaux matériaux mais aussi réalité augmentée, objets connectés, fabrication additive (impression 3D), etc. Les éco-industries sont logiquement très impliquées dans ces démarches. Elles sont déjà nombreuses à avoir intégré un ou plusieurs de ces aspects pour améliorer leurs procédés, en particulier dans le traitement de l’eau, de l’air et des déchets. Elles se posent ainsi en véritables démonstrateurs de l’usine éco-performante.


Vous avez accordé une forte place à l’innovation. Sous quelle forme ?

Parce que l’éco-innovation se situe dans l’ensemble des secteurs et focus transversaux de Pollutec, et parce qu’il n’est pas toujours évident pour les visiteurs d’en appréhender toute la densité, nous proposons cette année les « Spots inno ». Ces espaces qui regroupent des acteurs innovants mettent en valeur l’innovation sous formes de démonstrations ou de groupements d’experts. Pour cette première nous avons pu mettre en place 6 spots : Véhicules hors d’usage et valorisation ; Déchets de chantier et économie circulaire ; Hub de l’innovation transition énergétique et croissance verte ; Analyse de l’air et des odeurs nouvelle génération ; Bio-analyses et contrôles de l’eau, Industrie du futur : startups de la mécanique et Mer, littoral et milieu aquatique.

Autre nouveauté, La Vitrine de l’Innovation qui est une opération internationale de mise en avant des innovations technologiques et de service les plus remarquables et qui disposent d’un fort potentiel marché dans le secteur de l’environnement et des cleantech. 20 start-ups, PME et grandes entreprises présélectionnées « pitcheront » devant un jury de grands comptes et acteurs du marché qui distinguera 3 innovations pour leur valeur ajoutée réelle et concrète sur les marchés.
Enfin, pour la première fois, Pollutec propose tout un cycle de conférences consacré aux freins et leviers à l’innovation qui sera décliné dans chacun des secteurs avec des interventions sur la transformation numérique dans le secteur du recyclage, la gestion des risques dans tout projet innovant, l’éco-modernisation de l’industrie, les enjeux de la dynamique d’innovation dans l’énergie et l’innovation dans le traitement des boues…

L’innovation sera également comme chaque année primée dans le cadre des prix et trophées remis au cours du salon, notamment les Prix Entreprises et Environnement du ministère de l’Environnement, les trophées Export des éco-entreprises organisées par Business France et le Club Ademe International et pour la première fois à Pollutec les Trophées de l’Économie circulaire organisés par l’Institut de l’économie circulaire.

 

Pollutec met chaque année à l’honneur un pays étranger. Qui est l’heureux élu et quels sont pour lui les bénéfices de cette mise en avant ?

Nous accueillons cette année le Vietnam, l’un des onze pays présentant le plus haut potentiel après les BRICS et 5e pays le plus exposé aux risques climatiques – montée des eaux, érosion, sécheresse, intrusions salines notamment dans le delta du Mékong mais aussi des épisodes de moussons plus violents…. Les autorités locales ont à adopter des stratégies d’adaptation notamment pour l’agriculture qui, à elle-seule, représente plus de 18% du PIB et près de la moitié de la population active. Dans ce contexte, le pays souhaite investir dans la valorisation matière et énergétique des sous-produits de l’agriculture, la sylviculture, la pêche et l’aquaculture (méthanisation…) et recherche des solutions en matière d’irrigation et d’adaptation des cultures. Par ailleurs, pour faire face à une urbanisation galopante, il doit également investir dans les infrastructures de collecte et traitement des déchets, d’approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux usées.

A travers l’opération Vietnam à l’honneur, nous avons organisé différentes rencontres avec des porteurs de projets ainsi que des réunions de travail devant permettre aux professionnels vietnamiens d’échanger avec des experts de la gestion de projet présents au salon. Parmi les principaux axes retenus figurent la gestion de l’eau potable, agricole et industrielle (pollution, intrusions marines, sécheresse), la gestion des déchets ménagers et industriels, l’énergie (valorisation énergétique des déchets, énergies renouvelables), la gestion des sites et sols (aménagement urbain / agriculture) et la métrologie.

 

Pouvez-vous déjà nous dévoiler le nom de quelques VIP qui ont prévu de passer par Pollutec ?

Le salon sera inauguré mardi par Christophe Sirugue, secrétaire d’État à l’Industrie, en présence de Laurence Monnoyer-Smith, commissaire générale au Développement durable, Bruno Lechevin, président de l’Ademe, David Kimelfeld, 1er vice-président de la métropole de Lyon en charge de l’Économie, Martial Saddier, vice-président à la Région Auvergne-Rhône-Alpes et d’une vingtaine de chef d’entreprises leaders du marché de l’environnement.

Nous aurons également le plaisir d’accueillir de nombreuses personnalités internationales, le ministre de l’Environnement du Vietnam, les ambassadeurs de la zone ASEAN et de nombreux maires et élus africains. Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon et président de la Métropole et Laurent Wauquier, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, visiteront le salon respectivement mercredi et jeudi.

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