Accueil des migrants : les régions et les villes de l’Union européennes veulent davantage de moyens

Face au nombre croissant de migrants qui arrivent dans l'Union européenne via la Méditerranée, le Comité des régions (CdR ) a souligné le rôle central joué par les régions et les villes dans le processus d'intégration et a exhorté les États membres à leur octroyer plus de ressources en ce sens. Il a également plaidé pour une solidarité accrue entre les États membres afin de garantir une relocalisation équitable des migrants dans l'UE.

En réponse aux mesures prévues par l’UE, le CdR a adopté une résolution visant à contribuer à la définition d’une approche européenne “durable” en matière de migrations. Il insiste sur le rôle déterminant joué par les régions et les villes – un grand nombre d’entre elles constituant des points d’entrée ou de transit pour les migrants – et souligne l’insuffisance des ressources dont elles disposent pour gérer ce phénomène. Aussi a-t-il appelé les États membres à mettre davantage de ressources à la disposition des régions qui accueillent le plus de migrants. François Decoster (FR/ALDE _ Notre photo), maire de Saint-Omer et président de la commission de travail du CdR en charge du dossier a déclaré à ce propos qu’il était important de “diffuser les meilleures pratiques mise en oeuvre au niveau local pour gérer l’accueil et l’intégration des migrants. Il convient aussi de sensibiliser davantage sur le fait que les collectivités territoriales sont en première ligne pour faire face aux flux migratoires qu’elles ont besoin d’aide pour y faire face”.

 

Relocaliser 40.000 personnes vers d’autres États membres

Le CdR demande par ailleurs aux États membres d’intensifier leur coopération avec les régions concernant la mise en œuvre du mécanisme de relocalisation d’urgence proposé par la Commission européenne. Ce dispositif est destiné aux ressortissants syriens et érythréens qui ont besoin d’une protection internationale et qui arrivent en Italie ou en Grèce, et vise à relocaliser 40 000 personnes issues de ces pays vers d’autres États membres. Le CdR souligne que les politiques de relocalisation et de réinstallation doivent concerner tous les pays européens, en tenant compte de critères particuliers. Seul le Groupe des conservateurs et réformistes européens (ECR) s’est montré en désaccord avec la position du CdR sur la prise en charge des migrants dans l’UE.

Le CdR fait valoir qu’une coopération avec les États stables d’Afrique du Nord contribuerait à réduire le nombre de départs depuis leurs côtes. Il plaide donc en faveur d’une allocation “essentielle” de fonds aux États membres riverains de la Méditerranée. Par ailleurs, le CdR se félicite de la révision par la Commission du règlement de Dublin en matière d’asile qui s’est en l’espèce révélé “inapplicable”. Il insiste sur la nécessité d’abréger les procédures de demande d’asile afin de renforcer la confiance des citoyens dans les régimes d’asile européens.

 

De l’importance de nouer un dialogue avec les pays tiers

Le CdR salue la hausse de 69,6 millions d’euros approuvée par le Parlement européen pour le budget des opérations que l’UE mène en Italie (Triton) et en Grèce (Poséidon) et dont les capacités ont triplé pour prévenir d’autres pertes de vie humaines en Méditerranée. Compte tenu de l’efficacité démontrée jusqu’à présent par ces deux opérations, le CdR fait également part de son espoir de voir les États membres leur affecter des ressources supplémentaires dans les meilleurs délais.
Le CdR souligne l’importance pour l’UE de nouer un dialogue avec les pays tiers afin de gérer les flux migratoires en interne et de renforcer les capacités de ces pays à intervenir pour sauver la vie de migrants en détresse. Le CdR donc invite donc les États membres à consacrer au moins 0,7% de leur PIB à la coopération au développement et à soutenir la coopération décentralisée.

Dans le cadre de cette approche, le CdR considère qu’il est important de créer des occasions permettant à des ressortissants de pays tiers de venir travailler ou étudier en Europe. Par conséquent, il souligne la nécessité de développer une coopération plus étroite avec ces pays et d’apporter des informations au sujet des possibilités de migration légale vers l’Europe.

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