30 000 aides à domicile sont employées par les CCAS/CIAS

L’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (UNCCAS) a présenté aujourd’hui une enquête sur les services d’aide à domicile gérés par le service public de proximité. Patrick Kanner, président de l’UNCCAS, a rappelé à cette occasion les enjeux économiques et sociaux liés au maintien de ces emplois de proximité non délocalisables, dans un secteur en crise depuis 2009.

Cette enquête révèle les principales activités et modalités d’intervention des services gérés par les CCAS/CIAS, leurs volumes d’activités, leurs difficultés financières, leurs effectifs.
– La moitié des services effectuent plus de 27 000 heures d’intervention à domicile par an (et un quart plus de 40 000 heures).
– Les services gérés par les CCAS/CIAS adhérents à l’UNCCAS ont effectué 30,4 millions d’heures à domicile en 2010 auprès d’environ 204 000 bénéficiaires.
– Plus de la moitié des services ont connu un déficit entre 2008 et 2010.
– Plus de la moitié des heures à domicile sont réalisées au titre de l’APA, et un quart au titre des caisses de retraite.
– Les services gérés par les CCAS/CIAS employaient en 2010 près de 30 000 aides à domicile et plus de la moitié des services emploie au moins 26 aides à domicile.
– Les services effectuent en moyenne trois heures d’intervention hebdomadaire par bénéficiaire.
– 40% des aides à domiciles sont diplômées (DEAVS ou TPAVF*).
– Plus de la moitié des gestionnaires déplore une pénurie d’agents sociaux territoriaux entraînant des difficultés de recrutement.

Les 8 recommandations de l’UNCCAS

Les CCAS/CIAS sont à la fois gestionnaires de services d’aide à domicile et financeurs de la vie associative. Ils sont doublement impactés par la crise du secteur. A l‘issue de cette journée, l’UNCCAS a formulé des recommandations qui seront soumises à son prochain conseil d’administration en mars.
– Prendre la pleine mesure des difficultés financières des gestionnaires de services, sous peine de priver de réponse des publics fragiles ayant besoin d’une aide à domicile.
– Reprendre la nécessaire réforme de la prise en charge de la perte d’autonomie.
– Prendre conscience de l’impact de la suppression en 2011 d’une partie du dispositif d’exonération de charges patronales de sécurité sociale, obligeant les collectivités locales à supporter un coût désormais nettement supérieur.
– Alerter sur la multiplication des désengagements des caisses de retraites complémentaires et le risque de diminution, à terme, du nombre d’heures d’aide à domicile actuellement financées par la CNAV.
– Quel que soit le projet de réforme du modèle tarifaire des services à domicile qui sera retenu, prendre en compte l’ensemble des coûts réels de service (frais de personnels, de formation, de structure…).
– Que l’Etat clarifie sa position sur l’avenir du système actuel de tarification.
– Que le maintien de la qualité des prestations reste un objectif prioritaire. Cette qualité passe tout particulièrement par la formation des personnels.
– Que l’Etat se positionne très rapidement sur les difficultés règlementaires qui freinent les initiatives de regroupement de services.

* Diplôme d’Etat d’Auxiliaire de Vie Sociale ou Titre Professionnel d’Assistant(e) de Vie aux Familles

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