Une passion qui se termine en correctionnelle

L'ancien maire du Taillan-Médoc et ex-numéro un du PS en Gironde, Ludovic Freygefond, a été condamné mercredi 25 mars, par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour harcèlement moral à l'encontre de son jeune directeur de cabinet. Il a écopé d'un an de prison et deux ans de privations des droits civiques.

Ludovic Freygefond avait assailli son directeur de cabinet de plus de quatre cents courriels amoureux ou sexuels, jusqu’à ce que le collaborateur, à bout, démissionne. Recruté en 2009 à l’âge de 25 ans, à sa sortie de Science-Po, le jeune homme avait déposé plainte en 2012.
Le tribunal correctionnel de Bordeaux est allé au-delà des réquisitions du ministère public, qui avait requis six mois de prison avec sursis.
La défense du mis en cause a plaidé “la passion, la passion qui chasse la raison”. L’élu “est devenu fou amoureux” de ce garçon, qui pour sa part a joué “un jeu dangereux”, car de son côté “rien n’a été fait pour dissiper l’ambiguïté fondamentale qui existait entre eux”, dans une relation d’une “grande proximité, d’une grande promiscuité”, a affirmé Me Jean Gonthier.
Une ambiguïté rejetée par Me François de Contencin, avocat de l’ex-directeur de cabinet, partie civile. Il a reconnu “une part d’ambition non dissimulée” chez son client, mais aussi sa “fin de non-recevoir catégorique” apportée aux avances du maire. Il a aussi fustigé “un véritable abus de pouvoir”, notant que “souvent, les élus dans ce cas de figure sont dans la toute-puissance avec leur collaborateur (…), une des manifestations du sentiment d’impunité d’un élu local, d’un élu en règle générale”.
Au titre des préjudices matériel et moral, le tribunal a accordé près de 70.000 euros de dommages et intérêts à l’ex-directeur de cabinet. “Attristé, mais combatif”, Ludovic Freygefond a affirmé son intention de faire appel du jugement, des appels qui sont suspensifs.

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