“Une fonction toujours passionnante, mais de plus en plus dure à exercer”

En attendant le Congrès du Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDGCT), qui se tiendra à La Rochelle, du 1er au 3 octobre approche, Jean-Baptiste Clerc, DGS de Cornebarrieu (Haute-Garonne, 5.800 hab.) et vice-président de l’Union régionale Midi-Pyrénées du SNDGCT nous parle de son métier. Si la mairie continue de jouer un rôle important, l'intercommunalité modifie très sensiblement l'organisation de la collectivité et, dans le même temps, le rôle du DGS. 

“En 15 ans de direction générale, je trouve que mon métier a beaucoup changé. Il existe un fort impact de l’intercommunalité même si la mairie continue d’exercer un rôle important dans le contact avec les habitants. Aujourd’hui, nous devons beaucoup plus insister sur nos compétences managériales avec un travail important à mener sur la motivation des équipes. D’un profil gestionnaire auparavant, le DGS est devenu aujourd’hui plus stratégique, très axé sur la conduite de projet et nécessitant davantage de proximité avec le politique. Il doit avoir une adhésion très forte au projet des élus, et cela beaucoup plus qu’avant.

Après les dernières municipales de mars 2014, la décharge de fonction est devenue plus d’une fois la règle. Les élus reconnaissent qu’ils ont besoin d’un DGS mais estiment que cela leur coûte trop cher ! Cela explique la recherche d’autres profils, moins chers justement. Le recours plus fréquent à des contractuels va dans ce sens. Toujours dans un souci d’économies, les élus souhaitent que la même personne cumule les fonctions de DGS et de directeur de cabinet. Cela traduit aussi un phénomène de politisation croissante de la fonction. Cette évolution un peu inquiétante s’explique de plusieurs façons : le contexte budgétaire, les conséquences de la réforme territoriale, l’arrivée d’une nouvelle génération d’élus… De nouveaux élus apparaissent beaucoup plus intrusifs et se comportent parfois comme des chefs de services. Une situation pas toujours évidente à vivre au quotidien !


“A nous de savoir épauler les jeunes qui arrivent”

Je ressens la réforme territoriale comme une réforme inaboutie. Même s’il reste beaucoup de choses à faire, on ne le fera pas via le volet institutionnel mais par les contraintes financières qui imposeront des choix. Cela est dommage. D’une certaine façon, la réforme s’est faite un peu à l’envers.

Le congrès du SNDGCT constitue un lieu de rencontre important car le reste du temps les DGS se trouvent assez seuls. Il permet vraiment de souffler et de recharger les batteries. Ce moment particulier permet de se rassurer et de s’enrichir mutuellement. Je constate que certains jeunes DGS ont de plus en plus de mal à exercer leur métier, et sont même parfois un peu dégoutés. À nous de savoir les épauler. Il nous faut faire passer le message qu’être DGS reste une très belle fonction, passionnante et riche d’une grande diversité de tâches. Notre cœur de métier demeure le service public en travaillant au service de l’intérêt général. C’est exaltant de se sentir utile avec la proximité de la décision.”

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