Stations-services : les maires ruraux satisfaits du délai pour la mise aux normes des cuves, mais…

Même s'ils sont satisfaits du vote d’un amendement (article 5 bis) de la loi sur la consommation visant à reporter la date de mise aux normes des cuves à fin 2016, les maires ruraux souhaitent que tout soit mis en œuvre pour parvenir à une situation pérenne.

Le vote en première lecture à l’Assemblée nationale d’un amendement (article 5 bis) de la loi sur la consommation visant à reporter la date de mise aux normes des cuves à fin 2016, confirmée par son adoption au Sénat en Commission, est une bonne nouvelle pour Vanik Berberian, le président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF). Cependant, les maires ruraux restent vigilants : “ce vote ne doit pas dissimuler le fait que cette mesure n’est en rien rassurante puisque la solution ne fait que reporter le problème à plus tard. Exemple parfait des inégalités territoriales au détriment des habitants du monde rural, la disparition progressive des stations-services de proximité exige que des mesures d’urgence soient prises pour stopper l’hémorragie de fermetures.

 

Non à la double peine pour les ruraux

L’AMRF formule ainsi plusieurs propositions pour endiguer le flot inexorable de ces fermetures. Ils demandent :

– Du Parlement qu’il adopte définitivement cet amendement dans les lectures à venir.
– Un abondement renforcé – et non sa diminution comme ces dernières années – du fonds délivré par le comité professionnel de la distribution de carburants servant à financer les mises aux normes.
– De l’Etat, une véritable politique visant à réduire le nombre de normes, à en simplifier la mise en œuvre et à accélérer rapidement ce chantier pour leur adaptabilité et leur proportionnalité. “Le nombre de normes et de règlementations augmentent. Ils sont souvent inadaptés aux réalités et mettent les acteurs locaux (collectivités, entrepreneurs,…) devant des situations délicates et souvent impossibles à régler. Leur respect coute extrêmement cher et met en péril les structures fragiles“, souligne l’AMRF.
– La définition d’une véritable et urgente politique d’égalité des territoires en matière de mobilité rurale permettant l’émergence de solutions alternatives à l’automobile (transports à la demande, TER…) et aidant les collectivités soumises à des charges de ruralité à intervenir en dernier ressort pour préserver le réseau de stations et offrir de nouveaux services.

La mobilité, très majoritairement contrainte, quasi exclusivement possible par l’utilisation de l’automobile, exige un maillage en stations-services de proximité. Sans compter le prix des carburants, toujours supérieur en milieu rural“, précise l’Association.
Enfin, l’AMRF souhaite enfin que le Gouvernement exclut l’instauration d’un nouvel impôt, la taxe Carbone, qui “telle qu’elle est aujourd’hui imaginée est aussi une mauvaise réponse à un vrai problème induisant une double peine pour les ruraux.

Laisser un commentaire