Résilience urbaine : Paris signe un pacte avec les territoires ruraux

Anne Hidalgo, a présenté le 4 octobre une stratégie de résilience urbaine visant à renforcer la capacité de son territoire à être suffisamment robuste pour encaisser les chocs et les crises chroniques. Evénement notoire, un pacte de coopération territoriale a été signé avec les maires ruraux.

 

“C’est certain, cela va faire jaser !” C’est d’une humeur facétieuse que Vanik Berberian, le président de l’Association des maires ruraux de France, a signé le 4 octobre avec la maire de Paris, Anne Hidalgo, une déclaration commune qui vise à renforcer la coopération entre les territoires urbains et ruraux. “On ne se construit pas dans les rivalités. Les alliances sont un moteur essentiel. Comme l’Etat ne nous y incite pas, nous prenons les choses en main et rappelons par ce geste fort qu’entre les territoires urbains et ruraux, nos destins sont liés. Que Paris ne vit pas coupé de son territoire et ne se contente pas d’une compétition sans répit entre les grandes villes mondiales”, a expliqué Anne Hidalgo. “Pour parodier La Fontaine et sa fable du lion et du rat, disons que le lion de Paris a besoin du rat des champs”, appuie Vanik Berberian.


Une approche globale

Ce pacte de coopération territoriale est l’une des 35 actions listées dans le cadre de la stratégie de résilience adoptée en septembre par le Conseil de Paris et dévoilée ce 4 octobre par Anne Hidalgo et son adjointe en charge de l’environnement, Célia Blauel. “Fruit de deux années de travail, cette stratégie a mobilisé 800 acteurs et s’appuie sur une centaine d’études”, souligne l’adjointe. “Elle a été bâtie grâce à l’accompagnement et au soutien du réseau des 100 villes résilientes (100 Resilient Cities, ndlr) porté par la fondation Rockefeller, qui l’anime et finance dans le monde des postes de hauts responsables de la résilience (Chief Resilience Officer ou CRO, ndlr) au cœur des organisations municipales, au plus haut niveau pour porter cette politique très transversale, au sein du secrétariat général dans le cas de la ville de Paris”, ajoute Anne Hidalgo.

Poste unique en France, le haut responsable de la résilience de la ville de Paris, Sébastien Maire, salarié de la ville et auparavant directeur de cabinet de l’ancienne maire de Montreuil, prépare, concerte et échafaude depuis deux ans une stratégie de résilience particulière et adaptée à ce territoire. Souvent abordée sous l’angle de la résilience des infrastructures, des systèmes, des organisations et des process, elle est axée à Paris “sur la résilience sociale, humaine, sociétale avec en colonne vertébrale une logique de ville plus inclusive et solidaire”. “Pour l’illustrer j’aime citer Martin Luther King : ‘Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots'”, complète Anne Hidalgo.

L’accompagnement dans l’élaboration de cette stratégie se fait au travers d’une plateforme, d’outils, de services et d’une méthodologie apportée par le réseau 100 Resilient Cities. Cent responsables de la résilience à travers le monde fonctionnent ainsi en réseau. Ils sont notamment présents dans d’autres villes comme Bristol, Sydney, Paris, Rotterdam ou Mexico. Et s’organisent en groupes thématiques pour produire des livrables pour l’ensemble du réseau. L’objectif de la fondation est ambitieux : à terme un réseau de 10.000 CRO.


Premières actions

C’est dès cette année que “les 35 actions de la stratégie réparties en neuf objectifs et trois piliers seront mises en œuvre”, souligne Sébastien Maire. Parmi elles, retenons la création d’un centre de ressources et de formation à la résilience ou celle d’une cartographie participative des risques “alimentée par des citoyens et des hackers bienveillants”. “Un autre axe consiste à anticiper les risques, adapter les infrastructures existantes, en concevoir d’autres vectrices de multiples bénéfices, ou encore promouvoir un urbanisme résilient”, poursuit le monsieur Résilience de la ville de Paris. Il est dans ce cas question de généraliser l’urbanisme transitoire, de développer une “ZAC résiliente et adaptée au changement climatique” à Saint-Vincent de Paul, ou encore de “systématiser les solutions résilientes dans l’urbanisme, par les documents réglementaires et les cahiers des charges”.
Enfin, une autre idée fait son chemin : transformer les cours d’écoles, une fois débitumées et végétalisées, en “oasis ” et îlots de fraîcheur. “Un travail d’ores et déjà en cours : trois écoles pilotes “rafraîchies” verront le jour dès la rentrée scolaire 2018″, conclut Sébastien Maire.


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