Requiem pour les conservatoires ?

Début juillet, la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat organisait une table ronde sur la situation des conservatoires confrontés aux conséquences des difficultés financières des collectivités. Conclusion : il y a urgence.

La table ronde organisée par la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat a réuni des représentants de conservatoires à rayonnement régional, départemental et intercommunal, ainsi que des responsables de services culturels de collectivités territoriales et des usagers des conservatoires. Celle-ci a confirmé l’urgence de la situation des conservatoires et des enseignements artistiques dans notre pays, explique la commission : “le désengagement de l’État, à travers la suppression des subventions budgétaires à quelque 140 conservatoires à rayonnement départemental et régional, conjugué aux grandes difficultés des collectivités territoriales dans le contexte de baisse des dotations de l’État, aggrave la crise que les conservatoires connaissent depuis plusieurs années.”

Effectivement, si l’on se penche sur la situation avec un peu de précision, hormis dans deux régions expérimentales (Nord-Pas-de-Calais et Poitou-Charentes), les dispositions relatives aux enseignements artistiques de la loi de décentralisation du 13 août 2004, dont une importante réforme pédagogique, n’ont pas été appliquées. “Ces expérimentations avaient pourtant permis de lever les incertitudes financières qui pesaient sur les régions. Ces dernières ont néanmoins continué à tergiverser devant leurs nouvelles obligations”, a souligné la Commission

Pour Catherine Morin-Desailly (UDI-UC – Seine Maritime), présidente de la Commission, “les conservatoires se trouvent aujourd’hui dans l’obligation d’augmenter leurs tarifs et de limiter leurs capacités, au moment même où la demande des familles pour l’enseignement de la musique, de la danse et du théâtre ne se dément pas, bien au contraire”.
“Le conservatoire du XXIe siècle est en marche, conciliant excellence et démocratisation de l’éducation artistique : accompagnons son épanouissement par une réforme d’ampleur des enseignements artistiques”, a insisté la présidente de la commission avant de conclure : “une réforme où chacun prend effectivement ses responsabilités, dont l’État en rétablissant ses crédits.”

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