Rénovation énergétique : les Régions appelées à s’unir pour développer le tiers-financement

 

Deux propositions du Plan Bâtiment Durable sur le développement du tiers-financement et l'accord de prêts collectifs aux copropriétés ont retenu l'attention de la ministre du Logement. 

 

Philippe Pelletier, le président du Plan Bâtiment Durable, a remis le 21 mars un rapport sur le financement de la rénovation énergétique des logements privés et le déploiement du tiers-financement à Emmanuelle Cosse.

Comme l’indique en effet laconiquement le communiqué de la ministre du Logement et de l’Habitat durable, “la mobilisation engagée pour déployer collectivement les outils de soutien à la rénovation des logements doit encore être renforcée pour encourager les ménages à passer à l’acte“.

En dépit des nombreuses actions lancées depuis des années par l’État comme par le secteur privé, on est encore loin des 500.000 rénovations annuelles visées par le gouvernement.

Le rapport émet 14 propositions. La ministre souhaite en explorer deux plus particulièrement. Celle consistant à “engager, à l’échelle des régions volontaires, une action collective de développement du tiers financement” et une autre à “apporter aux organismes de caution concernés les moyens législatifs ou réglementaires d’accorder des prêts collectifs pour toucher davantage les copropriétés“.

Le tiers-financement doit être facilité en complément des financements classiques. A partir des propositions du rapport, nous allons construire, avec les banques, un programme d’actions pour faciliter la rénovation des logements“, a par ailleurs annoncé Philippe Pelletier.

 

 

Les 14 recommandations du Rapport 

– Développer une meilleure connaissance collective des modes de financement mobilisés par les ménages pour la rénovation énergétique de leur logement.

– Mesurer régulièrement, par des enquêtes plus approfondies que celles existant déjà, l’appétence des ménages au recours à l’emprunt pour le financement des travaux de rénovation énergétique.

– Inscrire dans la durée la distribution de l’éco-prêt à taux zéro individuel.

– Autoriser, pour cinq années, le cumul, sans condition de ressources, entre l’éco-prêt à taux zéro et le crédit d’impôt pour la transition énergétique.

– Assurer jusqu’en 2022 la stabilité de l’éco-prêt à taux zéro collectif en copropriété.

– Fixer le régime du CITE applicable, en cas de travaux réalisés dans un immeuble en copropriété, au jour du vote desdits travaux en assemblée générale des copropriétaires.

– Approfondir l’idée d’une bonification des CEE pour les travaux d’efficacité énergétique financés par un éco-prêt à taux zéro.

– Dresser rapidement un bilan des AMI régionaux pour mesurer l’efficacité des programmes amorcés.

– Proposer aux banques et établissements financiers de recourir aux dispositifs de droit souple (green deals, chartes d’engagement volontaire, inscription dans les Plans Bâtiment Durable régionaux) pour favoriser et sécuriser la demande de financement.

– Engager des actions fortes de mobilisation des agents immobiliers et des notaires pour faire, de toute transaction immobilière, l’occasion privilégiée de la rénovation énergétique du logement financé par un prêt acquisition-amélioration.

– Susciter, à l’échelle territoriale, la réalisation de groupements pluridisciplinaires susceptibles d’expérimenter une organisation attractive combinant l’organisation du programme de travaux et les financements dédiés à ces travaux.

– Engager, à l’échelle des régions volontaires, une action collective de développement du tiers-financement, dans l’objectif de mutualiser l’action et les moyens vis-à-vis des autorités de tutelle et autres autorités publiques ; encourager des partenariats pour préparer le refinancement des créances.

– Recommander aux organismes de caution concernés de développer une offre destinée aux sociétés de tiers-financement afin de favoriser le financement collectif des travaux en copropriété. Le cas échéant, réfléchir au cadre législatif et réglementaire portant sur la sécurisation des syndicats de copropriétaires ayant recours à des prêts collectifs.

– Explorer la possibilité d’un régime spécifique de la dette « verte », au plan national ou européen, pouvant aller jusqu’à la déconsolidation totale ou partielle de la dette de la collectivité de rattachement.

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