Réhabilitation des friches : les craintes remontent

Lors d'un tour de table des collectivités sur le thème des friches industrielles, organisé le 25 juin à l’Assemblée nationale, les attentes exprimées furent fortes, tant en termes d’ingénierie que de leviers fiscaux, pour enclencher des projets de revitalisation. 

La mission d’information commune à la commission des affaires économiques et à la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, constituée fin mai pour lever les freins à la revitalisation des « friches industrielles, commerciales et administratives » poursuit ses travaux, sous la présidence de Marie-Noëlle Battistel. Liées à la désindustrialisation et parfois à un accident industriel sur un territoire, ces friches connaissent des origines multiples. En entrée de villes, « on ne se retrouve pas seulement avec des zones commerciales mais aussi avec des friches industrielles », remarque Sébastien Martin, administrateur de l’Assemblée des communautés de France et président de la communauté du Grand Chalon (Bourgogne-Franche-Comté). Spontanément c’est d’ailleurs la friche industrielle qui vient à l’esprit « de façon la plus prégnante », même si la notion peut avoir une acception bien plus large et englober aussi les « friches militaires, hospitalières, religieuses », ajoute le secrétaire général de l’AdCF, Philippe Schmit.

La faisabilité en question

Il a été pointé le besoin d’un travail approfondi sur les spécificités propres à chacun des types de friches, à la fois sur la problématique de l’occupation du sol, de la nature du sol, des questions de propriété, d’occupation ou d’évictions. Pour Jean-Louis Denoit, maire de Viviez, petite commune de l’Aveyron, membre de l’Association des maires de France (AMF), « avec la crise du Covid-19, on pourrait rapidement avoir des friches dans des activités industrielles qui ne posaient pas de problème jusqu’à lors, dans l’aéronautique notamment, très présent en région Occitanie ». Lorsqu’une cession est prononcée, « la majorité des maires repart sur une requalification des terrains en activité industrielle, ce qui simplifie la problématique de dépollution ». Et pour cause « la faisabilité des opérations n’est pas la même partout, il y a même des territoires où la faisabilité est inexistante ce qui fait qu’il y a des friches qui perdurent », regrette-t-il. Il y a « un vrai sujet spécifique » en matière d’ingénierie des friches industrielles, rebondit Philippe Schmit, tout en insistant à cet égard sur la nécessité d’apporter des garanties financières aux établissements publics fonciers (EPF) qui en sont un rouage essentiel.

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