Qui veut la mort des communes rurales ?

L'Association des maires ruraux de France (AMRF) appelle à un rassemblement ce mercredi devant l'Assemblée nationale. Une mobilisation avant l'examen en deuxième lecture du projet de réforme territoriale, qui vise selon elle "à anéantir le niveau de proximité préféré des Français, la commune".

L’AMRF ne décolère pas sur le contenu de la réforme territoriale qui, selon elle, entend “concentrer pouvoirs et moyens bien loin de là où vivent nos concitoyens”. Elle craint que ce qu’elle qualifie de “fuite en avant” amplifie davantage encore l’opposition entre villes et campagnes. Pour l’association, cela ne répondra évidemment en aucune manière à “l’enjeu d’un effort significatif en matière d’équité et d’accès aux services en milieu rural”.

L’AMRF et son président Vanik Berbérian pointent même de façon très précise les conséquences de l’application de la loi sur leurs territoires :
– Le maire et le conseil municipal n’auraient plus aucune prise sur les décisions locales désormais prises loin des villages. Les ressources seraient asséchées et les choix transférés ailleurs, sans l’accord des élus, représentants du peuple.
– Le développement de la commune serait décidé ailleurs sans prise en compte de la réalité locale quant au logement, à la construction ou encore à la présence de services.
– Les villages seraient sous la coupe d’un président d’intercommunalité « tout-puissant » mais éloigné et empêtré dans des considérations politiciennes.
– Seule la taille de la commune serait prise en compte pour définir les politiques publiques et non la gestion de l’espace, des routes ou de l’environnement.
– La commune serait mise sous tutelle avec un mode d’élection qui démotivera les élus ruraux, souvent bénévoles et de moins en moins nombreux à servir l’intérêt général au plus près.”

Les députés qui examineront le projet de réforme, sont-ils vraiment décidés à supprimer, comme le pense l’AMRF “sinon les communes qui survivront comme quartiers de l’intercommunalité qui les aura absorbées, mais aussi la liberté communale ?” C’est bien ce que comptent leur demander encore et encore les maires ruraux.

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