Première nationale : Strasbourg injecte du biométhane issu de station d’épuration

Ségolène Royal assiste aujourd'hui à la première injection de biométhane issu de station d'épuration dans le réseau de gaz à Strasbourg. La Step de La Wantzenau, d'une capacité d'un million d'EH, produira assez de biométhane pour alimenter 5000 logements basse consommation.

Plus d’un an après la parution du décret autorisant l’injection de biométhane issu de station d’épuration (Step) dans le réseau de gaz, la Step de La Wantzenau à Strasbourg est la première en France à réaliser l’opération. Dotée d’une capacité d’un million d’EH, la Step de La Wantzenau devrait permettre la production de 1,6 million de mètres cubes de biométhane soit un potentiel énergétique annuel de 16 GWh permettant d’alimenter l’équivalent de 5000 logements BBC. C’est l’aboutissement du projet Biovalsan, initié depuis trois ans par l’Eurométropole de Strasbourg en partenariat avec Suez environnement et le réseau GDS, distributeur local de gaz.

Jusqu’alors la production de biogaz de la station servait à 40 % à alimenter une unité de cogénération. Le reste servant à la production de chaleur utilisée ensuite pour l’incinération des boues. Pour n’injecter que le méthane dans le réseau, il a fallu s’équiper d’un système de membranes permettant de purifier le biogaz. Cette technologie coûte cher et les coûts d’intégration, c’est-à-dire ceux nécessaires à l’installation de cette technologie dans une centrale existante, sont élevés. « Heureusement, nous avons obtenu une subvention de 2,4 millions d’euros du programme européen Life +. Sans cela, cela n’aurait pas été rentable », expliquait Frédéric Pierre, chef du projet en 2013 à Environnement Magazine. La parution du décret autorisant l’injection de biogaz de Step en juin 2014 a permis de lever les derniers freins dans la mise en oeuvre du projet.

Objectif d’injection de 500 GWh par an par les Step à l’horizon 2020

Selon  Ségolène Royal, à l’horizon 2020, plus de soixante stations pourraient ainsi être dotées des équipements nécessaires pour injecter annuellement 500 GWh de biométhane. A condition que les tarifs de rachat soient suffisants. “Si le dispositif actuel et les tarifs d’achat ne suffisent pas à développer la production de biogaz, nous lancerons des appels d’offres spécifiques”, a ainsi souligné Ségolène Royal à Strasbourg. Une possibilité offerte par la loi de transition énergétique dans le cas où les objectifs d’injection de biométhane dans le réseau ne suivraient pas les prévisions de la programmation pluriannuelle de l’énergie.

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