Phyto des villes, phyto des gens

Depuis le 1er janvier les jardiniers amateurs ne peuvent plus acheter en magasin des produits phytopharmaceutiques. Cette interdiction fait suite à celle qui s'applique depuis deux ans aux espaces publics. Les collectivités ont expérimenté des pratiques alternatives et disposent d'un savoir-faire à partager. Comment s'en inspirer ?

La loi sur la transition énergétique interdit depuis 2017 l’utilisation de pesticides par l’Etat, les collectivités et établissements publics sur leurs jardins, espaces végéalisés et infrastructures (Jevi). Cela faisait suite à la loi de février 2014 encadrant l’utilisation des phytos, consécutivement à une proposition de loi du sénateur du Morbihan Joël Labbé. Par pesticide est entendu produit de synthèse. Les produits de biocontrôle qui font appel à des organismes ou molécules issues du vivant (micro-organismes, phéromones), tout comme ceux utilisables en agriculture biologique, restent autorisés. Face aux échéances, certains élus ont anticipé, d’autres moins. Des labels dont Terre Saine (5ème session en mars) valorisent leurs efforts. Pour passer du chimique au mécanique, il a souvent fallu repenser les espaces verts. 

Pour le particulier, c’est aussi l’occasion de faire évoluer ses méthodes et d’apprendre de nouvelles techniques. Les sources d’information ne manquent pas : ateliers jardinage bio ou permaculture organisés dans leur commune, magazine Les 4 Saisons du jardin bio de Terre vivante, etc. La gestion différenciée a aussi fait ses preuves. Pratique des pros adaptée aux petits jardins, elle permet de varier et d’adapter l’entretien d’un espace en fonction des usages ou de l’intérêt écologique ou paysager. Et elle favorise le développement de la biodiversité.

Pour accompagner ces jardiniers amateurs les collectivités disposent du précieux kit de communication conçu dans le cadre d’une action de l’Agence Française pour la Biodiversité par Plante & Cité (affiches, étiquettes et flyers ciblés sur l’entretien des allées, balcons, potagers et terrasses sans pesticide). 

Autre réseau à ne pas négliger pour se documenter, celui des fédérations dédiées au sanitaire du végétal Fredon. Elles interviennent en effet auprès des professionnels mais aussi des particuliers. Et fournissent des outils de sensibilisation, dernièrement une charte diffusée en point de vente qui cible les jardiniers amateurs “dont le comportement reste difficile à faire changer” et les oriente vers des solutions alternatives. 

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