« On essaie d’être le plus réactif possible »

En pleine crise, la Région capitale a déployé un dispositif de 1,3 Md€ au soutien de ses entreprises et de son économie. Et comme cet acte I ne suffira peut-être pas, elle prépare un acte II qui sera présenté au mois de septembre. Une impressionnante injection d’argent public, en complément de celle de l’État, alors que la collectivité présidée par Valérie Pécresse anticipe une perte de recettes de 630 M€ en 2020.

« On essaie, avec Valérie Pécresse, d’être le plus réactif possible », explique Alexandra Dublanche, vice-présidente de la Région Île-de-France en charge du développement économique et de l’attractivité. C’est ce qu’on a fait tout au long de la crise, en lien avec l’État, pour faire remonter du terrain les difficultés des entreprises et adapter les dispositifs d’aide quand c’était nécessaire. »
Réactif, mais aussi complémentaire. Car la Région, qui aime donner de temps à autre des coups de griffe à l’État, sait aussi être à ses côtés quand il le faut. L’épisode du fonds de solidarité en est la démonstration ; la collectivité francilienne a débloqué 156 M€ pour aller au-delà des 1 500 € versés par la DGFiP à chaque TPE, indépendant, micro-entrepreneur ou profession libérale ayant dû cesser son activité ou perdu au moins 50 % de son chiffre d’affaires durant les mois de mars, avril et mai. Ce bonus régional peut s’élever, sous certaines conditions, jusqu’à 5 000 €.
Mais la Région capitale a aussi initié sa propre politique. « Nous avons mis deux autres aides en place, reprend Alexandra Dublanche. La première, le prêt Rebond, est destinée aux TPE et aux PME jusqu’à 250 salariés. Ce prêt est à taux 0, différé de remboursement durant deux ans et remboursable sur sept. » Le succès a été tel que la Région a été obligée de le réabonder à deux reprises. Son fonctionnement, très simple, est l’une des raisons de son succès : full digital, sa plateforme a été mise au point par une fintech cornaquée par Bpifrance. Et les sommes, à partir de 10 000 €, sont débloquées dans les trois jours qui suivent l’acceptation du dossier ; le délai est un peu plus long – huit jours au maximum – lorsque la demande s’approche du plafond de 300 000 €.
« La première démarche pour une entreprise est de demander un PGE (prêt garanti par l’Etat, NDLR) à sa banque, souligne la vice-présidente de la Région. Dans un second temps, si elle essuie un refus de sa banque ou a besoin de fonds supplémentaires, elle peut solliciter notre dispositif Rebond ». Début juin, 2 700 dossiers avaient été accordés pour un encours global de 110 M€, soit un prêt moyen un peu supérieur à 40 000 €.
Le second dispositif, le fonds Résilience, est doté de 100 M€ et dédié aux entreprises de moins de 20 salariés. Son originalité est qu’il peut être complété par les EPCI, les EPT ou la Métropole du Grand Paris : « La communauté d’agglomération de Paris-Saclay a, par exemple, mis 3 M€ supplémentaires qui iront aux entreprises de son territoire », ajoute Alexandra Dubanche.
Comme le prêt Rebond, cette avance remboursable, d’un maximum de 100 000 €, fait aussi l’objet d’un différé de remboursement de deux ans et d’un amortissement sur sept.
Enfin, la Région a décliné sa subvention PM’up, qui peut monter jusqu’à 250 000 € pour financer le plan de développement d’une PME sur trois ans, en une nouvelle aide, PM’up Covid-19, dont le plafond a été relevé à 800 000 €. Elle est destinée aux entreprises franciliennes de 5 à 250 salariés qui ont eu besoin de renforcer ou d’adapter leur appareil de production pendant la crise.
« On a reçu énormément de dossiers, détaille Alexandra Dublanche. On en a voté 10 la semaine dernière pour un montant de 1,5 M€. Ils vont permettre de produire 9 millions de masques par mois, des visières, du gel hydroalcoolique, des blouses mais aussi des choses que je qualifierais d’un peu plus « évoluées ». Par exemple, on a deux entreprises assez intéressantes : une qui détecte le Covid-19 dans les eaux usées, tandis que l’autre, que je suis allée voir la semaine dernière, produit des systèmes de distanciation physique pour les chantiers. »
Si cette injection massive d’argent public dans l’économie francilienne ne résoudra pas tout, elle devrait être de nature à réduire l’impact de la crise pour nombre de PME.

*Le Journal des Communes participe aux #grandparislive, une série de visio-conférences produites par le Club des Entreprises du Grand Paris http://www.clubgrandparis.org/ durant la crise sanitaire.

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