Naturparif pose son diagnostic

En Île-de-France, trier le bon grain de l’Ivraie ne pose aucune difficulté. « Et pour cause, cette fleur des champs n’existe plus dans la région », plaisante amèrement Maxime Zucca, naturaliste chez Naturparif, l’agence francilienne de la biodiversité qui vient de publier deux études sur l’état de la nature dans ce territoire encore rural à 80 %.

Selon le premier document qui pose de façon très complète un « Premier diagnostic de la biodiversité en Île-de-France », un quart des espèces régionales est menacé ou a disparu. Une proportion qui double dans les milieux agricoles… « Nous avons un gros potentiel de progrès », ironise Maxime Zucca, chiffres à l’appui : 4 % du territoire classé en Znieff, 1315 hectares de Réserve biologique intégrale (RBI), « que » 560 ha de prairies humides ou 1,5 % des cultures en bio… « La faune n’a plus sa place », reprend le coordonateur du diagnostic qui relève tout de même une « nette amélioration dans la gestion des espaces verts urbains ».

« Cette photographie de l’état de santé de la faune et de la flore régionale est un instrument précieux pour orienter et mieux cibler les politiques publiques en la matière », commente Liliane Pays, la conseillère régionale présidant Naturparif.

Ces politiques publiques pourront par ailleurs s’inspirer du second document publié qui décrypte les effets et l’efficacité des mesures de protection de la nature mises en place depuis la loi de 1976. Son titre (De « l’homme au secours de la nature » vers « la nature comme support de nos sociétés ») traduit le changement de paradigme en vogue depuis quelques années : concilier biodiversité et activités humaines plutôt que mettre systématiquement la nature remarquable « sous cloche ».

Les élus locaux pourront aussi bientôt s’appuyer sur un « observatoire des territores » qui sera mis en ligne « ce printemps ». L’outil leur fournira les données chiffrées recueillies par l’agence francilienne à l’échelle des communes ou de leurs groupements.

 

 

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