L’écoconstruction germe en Touraine


Une filière d'écoconstruction est en train de se constituer en sud Touraine. A Beaulieu-lès-Loches (Indre-et-Loire), un pôle écoconstruction vient en effet d'être inauguré pour doter cette jeune filière d'une vitrine et d'un lieu dédiés.

Le pôle écoconstruction du Sud Touraine a ouvert ses portes juste avant Noël. Vitrine de la filière écoconstruction du territoire, ce bâtiment démonstrateur illustre la coopération tissée sur ce territoire entre agriculteurs, chercheurs, artisans et maîtres d’œuvre. Dans sa construction, ce pôle consacré aux agromatériaux intègre des isolants chanvre-colza et a nécessité 500 000 euros. Il comprend un atelier pour des expérimentations et des bureaux pour accueillir des architectes et formations ciblées.

C’est ainsi que ce lieu se présente. En Sud Touraine, l’idée est en effet « de valoriser ce qu’on a sous nos pieds, en allant du champ au bâtiment », éclaire Julien Bonsens. Ce chef de projet, embauché à plein temps par des intercos du Sud Touraine pour monter cette filière, explique qu’en amont, ce territoire dispose de terres généreuses en tournesol et colza. Et, en aval, d’un bâti ancien constitué de pierre de tuffeau. Pour relier les deux et multiplier les opérations d’amélioration thermique avec des agromatériaux locaux, un travail est engagé depuis trois ans impliquant les collectivités et une soixantaine de partenaires dont des agriculteurs et artisans. La volonté politique est là : l’un des élus moteurs est même – fait assez rare pour le souligner – en charge de l’éconconstruction !

 

Un réservoir de compétences locales

Monter une filière autour du chanvre ou du miscanthus n’a rien donné. Le choix a été fait de miser sur le tournesol et le colza. « En redonnant ses lettres de noblesse au tournesol, nous valorisons son intérêt agronomique, poursuit Julien Bonsens. L’introduire en culture de printemps est bon pour les sols et réduit l’utilisation d’herbicides. Offrir aux sous-produits que sont la canne de colza ou le granulé de tournesol une valeur ajoutée localement, en les retenant sur le territoire, est tout aussi essentiel. Mais si nous sommes pionniers sur leur valorisation en matériaux d’isolation, sous forme d’enduit ou soufflé en vrac dans les combles, c’est grâce à un partenariat actif avec des universités de Tours ou Clermont-Ferrand. Des expériences en labo nous sommes passés à de la recherche avec application sur bâtiment témoin. Chercheurs, maçons et charpentiers travaillent main dans la main sur la valorisation d’agromatériaux en isolant appliqué sous diverses formes. Un presbytère a ainsi été isolé avec un enduit colza ». Reste à s’outiller pour mécaniser la collecte. Le chiffrage d’une unité de transformation est en cours.

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