Le Grand Lyon veut devenir perméable

La gestion des eaux pluviales est une préoccupation croissante des collectivités. La métropole lyonnaise, qui gère en direct l'assainissement, fait évoluer sa stratégie pour ne pas saturer ses 3100 kilomètres de réseau d'eaux usées et ses 12 stations d'épuration.


Grand Lyon poursuit depuis plusieurs années l’objectif de devenir une ville perméable. Aujourd’hui, ce sont encore 50 % des eaux pluviales qui rejoignent le réseau d’assainissement. « Avant 2020, nous visons à récupérer 20 % des eaux pluviales en amont, soit par l’utilisation de revêtements poreux, soit par la création de jardins d’agrément », projette Jean-Paul Colin, le vice-président de Lyon Métropole. En 2015, la collectivité a fait le bilan d’une stratégie, certes ancienne mais pionnière, d’adoption de techniques alternatives de gestion. « Nous constatons que ces techniques alternatives fonctionnent très bien et restent performantes au bout de vingt ans », explique Catherone Sibeud, responsable du service Etudes de la direction de l’eau du Grand Lyon. La collectivité, qui est en train de rédiger son nouveau PLU et son nouveau règlement d’assainissement pour 2018, a déjà prescrit de nouvelles exigences pour « perméabiliser la ville ». « Il s’agit d’agir sur les petites pluies, car 85 % des pluies qui tombent sur la métropole ne dépassent pas 15 mm. Et nous imposons aussi systématiquement de compenser toute nouvelle imperméabilisation », présente Catherine Sibeud.


Vive les revêtements poreux !

C’est pourquoi la collectivité invite les fabricants à faire évoluer les techniques et les produits disponibles. « Nous recherchons des revêtements poreux plus esthétiques et plus confortables pour les cyclistes par exemple. Nous réfléchissons aussi à l’alimentation en eau des arbres en ville. Enfin, il faut développer des solutions faciles et abordables pour les particuliers à qui nous imposons, lors du permis de construire, des règles d’infiltration de 15 l/m² », précise la responsable. La collectivité n’oublie pas l’adaptation au changement climatique avec la nécessité de réintroduire l’eau en ville pour lutter contre les ïlots de chaleur et – pourquoi pas – développer l’agriculture urbaine. Pour parvenir à dévenir une ville perméable, le Grand Lyon a signé ce 30 novembre sur le salon Pollutec un contrat de 45 millions d’euros sur quatre ans avec l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse. L’objectif, très ambitieux, est de « désimperméabiliser » 113 hectares. Pour y parvenir, la collectivité a mis ses directions Aménagement, Voirie et Eau en ordre de bataille pour qu’elles travaillent ensemble. Une nécessité pas toujours facile au quotidien. 

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