La coopération décentralisée comme moteur de relance économique

A l'occasion du 1er Forum international d’Abidjan pour le Développement et l’Equipement des Collectivités territoriales qui se déroulera du 15 au 17 septembre prochains, Robert Beugre Mambe, Gouverneur du District autonome d’Abidjan, 1er vice-président de l’Association internationale des maires francophones explique toute l'importance d'un tel événement.

En quoi le Forum International d’Abidjan pour le développement et l’équipement des collectivités contribuera-t-il à la dynamique économique et décentralisatrice en cours en Côte d’Ivoire et éminemment saluée par la communauté internationale ?

Sous l’impulsion de SEM Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans un processus de réconciliation nationale et de reconstruction d’un État moderne, respectueux des valeurs républicaines et attentif à la valorisation de ses richesses naturelles. Ce processus s’appuie sur l’ensemble des forces vives de la Nation et implique de donner aux collectivités territoriales, communes et régions, les moyens de développer leurs territoires et d’agir localement à l’amélioration des services publics, en coordination avec les autorités centrales et déconcentrées.
A l’instar des modèles français du Congrès national des DG des collectivités et de son Salon Expolis, du congrès et Salon des maires de France, le District autonome d’Abidjan a souhaité accueillir un rendez-vous annuel structurant au service des 196 communes, des deux districts autonomes et des trente-et-une régions de Côte d’Ivoire, dans un partenariat fondateur avec le Ministère de tutelle, le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, l’Assemblée des Régions et Districts de Côte d’Ivoire, l’Union des Villes et Communes de Côte d’Ivoire et l’Union économique monétaire Ouest Africaine.
Aussi le 1er Forum international d’Abidjan pour le développement et l’équipement des collectivités territoriales vise-t-il à favoriser le dialogue entre l’Etat et les collectivités territoriales pour la mise en place d’une nouvelle phase de décentralisation/déconcentration, ainsi que l’échange opérationnel avec leurs partenaires publics et privés, autour notamment de solutions concrètes aptes à répondre aux défis de la gestion des services publics locaux, du développement et de l’attractivité des territoires et l’équipement des collectivités. Ce mouvement de décentralisation est en effet la condition nécessaire de la bonne relance du développement local et constitue un levier de proximité pour la lutte contre la pauvreté et le bon rapprochement des services publics auprès des citoyens.


Comment va se dérouler cette manifestation ? Quelle place sera accordée au retour d’expérience et à la coopération internationale en vue de garantir l’efficience de la mise en place de la coopération « publique/publique » et de « partenariats public-privé » en Côte d’Ivoire ?

Composé d’un salon professionnel où les collectivités et responsables publics exposeront leurs projets d’investissement et besoins d’équipement, de conférences thématiques relatives aux grandes questions de coopération, de décentralisation, de gouvernance locale, d’ateliers techniques à visées pédagogiques, d’un cycle de formations professionnelles, ainsi que des rendez-vous conventionnels des associations faîtières de Côte d’Ivoire, le Forum international d’Abidjan constitue l’opportunité d’initier des partenariats structurants au niveau national et local, compte-tenu des grands projets d’infrastructures et d’aménagement des territoires que notre pays souhaite mener dans les délais les plus rapides.
La coopération décentralisée va ainsi tenir un rôle central dans ce rendez-vous international à l’occasion duquel collectivités ivoiriennes et étrangères mettront en avant leurs actions de coopération. Les organisations non gouvernementales et autres associations partenaires, les grands bailleurs de fonds et les organismes internationaux de financement, tels que le FMI, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l’Agence française de développement, viendront présenter leurs stratégies et apporter leurs expertises.


En accueillant cette manifestation à forte vocation régionale (Union économique monétaire ouest Africaine et Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), en quoi le District d’Abidjan et ses 13 communes souhaite-t-il recouvrer son rôle de capitale économique et financière de l’Afrique de l’Ouest ?

Moteur d’une région en plein essor, bénéficiant du retour de la paix et de l’appui financier des institutions africaines et internationales de coopération économique, la République de Côte d’Ivoire se présente en effet comme une destination privilégiée pour les investisseurs du monde entier, comme en témoigne le retour de la Banque africaine de développement à Abidjan après dix années de délocalisation à Tunis. La Côte d’Ivoire a également bâti un ambitieux plan de développement pour améliorer la qualité des services publics. Nous avons en effet le devoir de proposer, concevoir, mettre en œuvre des politiques d’aménagement des territoires visant, d’une part, à fournir aux citoyens les services publics essentiels à la vie du XXIe siècle, dans la droite ligne des objectifs du Millénaire, notamment en matière d’eau, d’assainissement, de transports, d’éducation, ou encore de communications numériques.
Le président de la République a souhaité mettre en place ce mouvement de décentralisation parce qu’il est la condition nécessaire de la bonne relance du développement économique et du renforcement de la cohésion sociale. Il relève bien de notre responsabilité de répondre de manière urgente et durable aux besoins multiples des populations.
L’ensemble des collectivités territoriales s’inscrivent pleinement à cette ambition pour lutter contre la pauvreté, contribuer au renforcement de la cohésion sociale, afin d’accéder, à l’horizon 2020, au rang de pays émergent. Nos collectivités se sont ainsi engagées, pour ce faire, en tant qu’acteurs de proximité, dans un Plan national de développement qui chiffre à 17 milliards d’euros les investissements nécessaires pour soutenir l’activité économique sur la période 2012-2015, avec une deuxième phase prévue sur 2016-2020.
Ce vaste chantier offre par conséquent aux partenaires publics et privés, nationaux et internationaux, de la Côte d’Ivoire de réelles opportunités de nouer des partenariats solides et durables.

 

Laisser un commentaire