Immeubles en bois de grande hauteur cherchent villes d’accueil

L'appel à manifestation d’intérêt visant à déterminer les collectivités qui accueilleront des immeubles en bois de grande hauteur a été lancé en grande pompe par deux ministres. Les premières villes candidates se sont fait connaître. 

 

 

L’association pour le développement des immeubles à vivre en bois, Adivbois, émanation du groupe de travail du plan Industries du bois de la Nouvelle France Industrielle, a lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) visant à identifier les sites qui pourront recevoir de futurs immeubles en bois de 10 à 15 étages. « Nous souhaitons qu’un maximum de collectivités y réponde, idéalement au moins une par région », motive Franck Mathis, entrepreneur et président d’Adivbois.

 

8 millions d’euros pour le bois

Soutenu par l’État à hauteur de 5,8 millions d’euros et par des acteurs privés pour 2,2 millions d’euros, le but d’Adivbois est de faciliter la construction d’immeubles dont les structures porteuses et l’agencement intérieur valoriseront des essences de bois provenant des forêts métropolitaines. « Au départ il s’agissait de structurer la filière bois. La dynamique va désormais plus loin. Administrations et politiques ont poussé le dossier. La force publique a les moyens de faire encore mieux. Dans un premier temps le but de cet AMI est de construire des démonstrateurs de dix étages ou plus pour être bien visibles, et dont les qualités et aménagements constitueront sur chaque site sélectionné des références européennes », poursuit-il.

 

L’été pour candidater

Les collectivités et administrations publiques au sens large, propriétaires de foncier ou aménageuses, ont jusqu’au 9 septembre pour candidater. Les dossiers dans lesquels les villes et leurs aménageurs se seront déjà associés seront privilégiés. Le caractère démonstrateur de leur projet sera apprécié au vu de leur hauteur (minimum dix étages), de sa qualité de conception et par territoire en fonction des perspectives de développement des filières. Les collectivités candidates doivent aussi préciser non seulement pourquoi elles veulent recourir au bois pour leur projet d’immeuble, mais aussi dire en quoi celui-ci s’inscrit dans une stratégie de développement urbain, d’insertion dans le tissu existant et ne pas hésiter à pointer les divers freins notamment réglementaires qui sont rencontrés. Le but de l’AMI est de repérer des sites – cinq à dix territoires seront retenus par le jury fin septembre – « pour que puisse s’y exprimer l’inventivité des équipes candidates au concours national d’architecture qui sera lancé à la fin décembre prochain ».

 

Une valse à deux temps

C’est le Puca (Plan urbanisme construction architecture) – et donc le ministère du Logement – qui aura la charge d’organiser ce concours « appelant des équipes regroupant l’ensemble des compétences nécessaires à l’élaboration de solutions technico-architecturales innovantes et leur mise en œuvre sur les sites préalablement identifiés ». Ce concours valorisera et accompagnera leurs innovations en aidant les lauréats à sécuriser leurs projets. Ces lauréats seront connus fin juin 2017 et leurs premières opérations sortiront de terre en 2018.

Également présente, la ministre du Logement Emmanuelle Cosse a tenu à rappeler l’importance de cette filière bois, en tant que pilier d’une ville bâtie de façon plus durable. « En ville le bois offre un réel potentiel pour des chantiers de densification du bâti existant par surélévation. Car il est esthétique, sa pose est rapide et propre », a complété le sociologue Hugues Jacquet, auteur d’un ouvrage sur le bois. Le ministre de l’Agriculture et de la Forêt Stéphane Le Foll est aussi intervenu pour pointer l’intérêt de lancer un autre AMI de ce type, mais cette fois-ci destiné au monde rural et aux centres-bourgs.

 

Premières collectivités candidates

La ville de Paris a annoncé rejoindre AdivBois et être candidate à cet AMI. D’autres, comme Marne-la-Vallée, ont fait valoir leur avance prise sur le sujet, avec dans cette ville l’engagement pris de bâtir de 600 à 700 logements en bois par an pour les dix prochaines années. L’engagement fut aussi précoce à Bordeaux (en projet, deux tours en bois de 17 étages). Les villes du Mans et de Saint-Étienne ont aussi confirmé leur candidature à cet AMI.

 

Un autre AMI de la filière

Les 5 lauréats d’un autre AMI, sur le bois feuillus dans la construction, ont été annoncés le 7 juin et ont signé la convention avec Emmanuelle Cosse. Cet AMI lancé avec le concours de la FNB portait sur l’accompagnement à l’émergence de produits ou de solutions innovantes valorisant la ressource locale en bois feuillus dans la construction. Les cinq lauréats sont le groupe Tanguy Matériaux/Abibois (développement d’un produit CLT mixte feuillus/résineux), Limousin Bois Abouté Feuillus (valorisation du chêne rouge et du châtaignier en carrelets pour la menuiserie extérieure et l’agencement), Bois Croisés de Bourgogne (procédé de fabrication et de mise en œuvre de panneaux CLT en chêne), Leko (prototype de parois en planches de hêtre des Vosges assemblées) et la SARL Baulain (fenêtre innovante en chêne pour la rénovation du bâtiment ancien).

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