Assises des déchets : des centres de tri à moderniser, des mers à préserver

Les 14es assises nationales des déchets se sont tenues à Nantes les 27 et 28 septembre. Un événement biennal porté par les services déconcentrés de l’Etat en région, qui rassemble toutes les parties prenantes de la filière des déchets et qui a mis l'accent sur un enjeu intéressant les élus et le grand public : la pollution tellurique des mers, c'est-à-dire d'origine terrestre et générée par les cours d'eau et canalisations. 

 

Administrations, entreprises, associations de consommateurs et de protection de l’environnement, élus ou représentants de collectivités locales ont pris l’habitude de se croiser et d’échanger tous les deux ans aux assises nationales des déchets, dont la 14e édition vient de se tenir les 27 et 28 septembre à la Cité des Congrès de Nantes. Edition durant laquelle Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la Transition écologique, en a profité pour annoncer le lancement fin octobre d’une grande concertation sur l’économie circulaire.


Des assises vent debout contre l’immobilisme

“Ce rendez-vous biennal propose depuis près de trente ans un espace de dialogue et de débat, en toute liberté, qui est indispensable à nos métiers”, vante Johann Leconte, trésorier de ces assises organisées sous l’égide du ministère de la Transition écologique et solidaire. D’envergure nationale, l’événement est aussi de plus en plus à coloration européenne. Un représentant de la Commission Européenne, Julius Langendorff (DG Environnement), est intervenu pour pointer qu’avec un taux de recyclage de seulement 42%, la France est en treizième position en Europe.

Les plénières et ateliers techniques font le succès de l’événement. L’un d’eux portait sur l’indispensable effort de modernisation des centres de tri. La loi de transition énergétique fixe à 2022 l’objectif de généralisation à l’ensemble du territoire français des consignes de tri du plastique. Ce qui nécessite une transformation en profondeur du parc d’équipements actuels en vue d’aboutir à “un dispositif de tri moderne, efficace et compétitif”. L’image et la valorisation du plastique recyclé étaient aussi sur toutes les lèvres. Plusieurs intervenants ont évoqué le potentiel de création d’emplois “locaux, durables et qualifiés dans ce secteur du recyclage des plastiques”.

 

 

Projets de territoire

Plans régionaux de prévention, de gestion des déchets et d’actions en faveur de l’économie circulaire : l’affirmation du rôle planificateur des régions a fait aussi débat. Tout comme la valorisation énergétique, dont un professionnel rappelle le but : non pas attirer de nouveaux déchets, mais tirer plus d’énergie du même volume de déchets, ce qui nécessite un travail fin à l’échelle d’un territoire “et ce sans déséquilibrer les filières”. Le modèle des filières REP (responsabilité élargie des producteurs) interroge également : globalement jugé efficace, il reste à consolider. Pour les biodéchets, la phase préalable de diagnostic de territoire est globalement jugée indispensable.


Une concertation nationale sur l’économie circulaire

Développer en la matière des actions isolées ne suffit plus, il faut plus de cohérence d’ensemble. Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la Transition écologique, s’est voulue rassurante et a promis que les engagements à mener les réformes sur l’économie circulaire seront tenus d’ici la fin du quinquennat. Dans son discours de clôture, elle a annoncé le lancement prochain d’une concertation nationale sur l’économie circulaire. Son coup d’envoi officiel sera donné le 23 octobre à Paris. Détaillant l’approche du gouvernement en la matière, elle a indiqué que le dispositif reposera sur la nomination d’ambassadeurs de l’économie circulaire, chargés de porter le débat sur le terrain et dans la société civile. Autre levier, la fiscalité : les taxes sur la mise en décharge et l’incinération vont être vite amenées à augmenter.

 

Pollution de la mer : un plan d’action à l’horizon

Catherine Chabaud, déléguée à la mer et au littoral, a annoncé travailler “avec les services du ministère sur un grand plan d’action pour réduire les pollutions telluriques qui rejoignent la mer”. Une enquête présentée durant les assises par l’association Surfrider confirme par exemple que dans l’Adour, un fleuve du bassin aquitain, 42% des déchets proviennent des emballages de nourriture et de boissons. La pollution de la mer est la problématique choisie pour “provoquer un point d’actualité sur un enjeu environnemental majeur, où les déchets jouent un rôle”. Enfin, un focus a porté sur la recherche et l’innovation.


 

Laisser un commentaire