Ancienne mauvaise élève, Cannes devient première de la classe

La ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet devait se rendre jeudi 22 décembre à la future station d’épuration de Cannes. Le déplacement a finalement été annulé. La station mérite cependant que l'on s'y arrête: qualité de l'eau traitée, neutralité en carbone... elle fait figure de modèle.

Cannes est l’une des cinq dernières agglomérations encore non-conformes à la directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines (DERU), sur les 146 stations ciblées par le ministère dans le plan d’action lancé en 2007 pour accélérer la mise aux normes. Les autres retardataires de ce plan sont Roquebrune-Cap-Martin, Cayenne, Saint-Denis-de-la-Réunion et Bastia.

Bioréacteur à membranes
Après sa mise en eaux en septembre 2012, la nouvelle station baptisée Aquaviva aura une capacité de 300 000 EH et traitera les effluents provenant des huit communes du Syndicat intercommunal d’assainissement unifié du bassin cannois. Le traitement repose sur le procédé BRM (bioréacteur à membranes) Ultrafor de Degrémont. Il comprend un bassin biologique suivi de membranes d’ultrafiltration, qui assurent une qualité d’eau de rejet dépassant les obligations réglementaires. Cela permettra de préserver les eaux de baignade du golfe de La Napoule mais aussi d’utiliser les eaux traitées pour l’arrosage. Le projet prévoit que 90% des eaux traitées soient rejetées en mer et 10% réutilisées. La station conçue par Lyonnaise des Eaux – qui est concessionnaire pour vingt ans – s’affiche en outre « carboneutre », grâce notamment à sa production d’électricité solaire (4 000 m2 de panneaux photovoltaïques sur la station).

Hydroélectricité sur le réseau d’eau potable
Lors de ce déplacement, la ministre de l’Ecologie aurait aussi dû se rendre à Grasse sur le réseau du syndicat intercommunal de l’eau potable de l’agglomération cannoise (Sicasil), pour inaugurer une microcentrale hydroélectrique. C’est la deuxième d’une série de cinq installées sur le réseau de distribution d’eau potable du syndicat, la première ayant été inaugurée en mai 2010. L’électricité sera produite grâce à la hauteur de chutes disponible sur le réseau. Le Sicasil entend avec ses cinq centrales développer une puissance cumulée de 840 KW pour un productible moyen de 3400 MWh/an, ce qui correspond à 60% de sa consommation électrique annuelle pour faire fonctionner ses installations de production et de distribution.

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